17 janvier 2025. La zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) métropolitaine est entrée dans une nouvelle phase le 1er janvier dernier. A cette occasion, Airparif publie son évaluation de l’impact attendu de cette nouvelle étape sur la qualité de l’air. L’interdiction à la circulation des véhicules Crit’Air 3 devrait entrainer une baisse des émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de particules fines (PM2,5) dues au trafic routier dans le périmètre concerné.

L’Observatoire régional de santé d’Île-de-France et Airparif ont estimé en 2019 que la pollution de l’air était encore responsable de 7 900 décès prématurés chaque année sur l’ensemble de la région Île-de-France. Néanmoins, la qualité de l’air a connu des progrès significatifs ces dernières décennies. La ZFE-m métropolitaine participe à cette amélioration, comme l’indiquent les résultats de la nouvelle étude publiée par Airparif. 

Selon les estimations d’Airparif, le plein respect des restrictions aux véhicules Crit’Air 3 entrainerait une diminution des émissions de polluants provenant du trafic routier dans le périmètre de la ZFE-m : -14 % d’émissions d’oxydes d’azote (NOx) dues au trafic, soit -4 % des émissions totales ; et -13 % des émissions de particules fines (PM2.5) dues au trafic, soit -1 % des émissions totales. Les véhicules Crit’Air 3, dont l’usage est interdit sauf dérogations, durant les journées du lundi au vendredi, dans le périmètre de la ZFE-m, représentent 8 % des distances parcourues à l’heure actuelle dans la zone.

Ces réductions des émissions se traduiraient par une amélioration de la qualité de l'air, en particulier pour les populations vivant à proximité des axes routiers majeurs, zones concernées par les niveaux de pollution au dioxyde d’azote et aux particules fines les plus importants. À l’intérieur du périmètre délimité par l’autoroute A86 (A86 exclue), il est attendu une réduction de 40 % du nombre d’habitants exposés (-2 000 habitants) à des concentrations de polluant de l’air supérieures aux valeurs limites réglementaires actuelles. La mise en place de cette nouvelle étape de la ZFE-m contribuera donc, sans être suffisante à elle seule, au respect de la réglementation actuelle en matière de qualité de l’air. Cette étape réduirait également de 47% le nombre d’habitants exposés (-700 000 habitants) à des concentrations de polluants de l’air supérieures à la limite réglementaire plus ambitieuse qui entrera en vigueur en 2030 du fait de la nouvelle directive européenne publiée en fin d’année dernière.

Contrairement à l’idée parfois véhiculée d’un report de pollution vers les communes hors A86, la ZFE-m entrainerait une baisse des émissions dans le reste de l’Île-de-France, de l’ordre de 4% des émissions d’oxydes d’azote et de particules fines. Cette baisse serait liée au renouvellement des véhicules les plus anciens circulant dans et en dehors de la ZFE-m au profit de véhicules plus récents autorisés dans la ZFE-m, ainsi qu’au report modal de véhicules en faveur des transports en commun pour les trajets en partie localisés dans la ZFE-m. En termes de qualité de l’air, un bénéfice serait attendu pour 50 000 Franciliens supplémentaires qui ne seraient plus exposés à des concentrations de polluants de l’air au-delà de la nouvelle valeur réglementaire en vigueur en 2030.

Airparif publie également un bilan des précédentes étapes de la ZFE-m. Ce bilan, basé sur des observations réelles, montre que l’interdiction à la circulation des véhicules « Crit’Air 4 », « Crit’Air 5 » et « non classés » a déjà contribué à faire baisser les émissions de polluants de l’air dans le périmètre concerné, alors même que le contrôle automatisé n’est pas encore en place :

  • sur la baisse de 42 % d’émissions d’oxydes d’azote (NOx) dues au trafic routier estimée entre 2017 et 2023, 6 points seraient attribuables à la ZFE-m
  • sur la baisse de 32 % d’émissions de particules fines (PM2,5) dues au trafic routier estimée entre 2017 et 2023, 3 points seraient attribuables à la ZFE-m

Le reste des baisses d’émissions du trafic routier sont dues au renouvellement naturel du parc de véhicules, ainsi qu’à une baisse des distances parcourues en véhicules, encouragée par d’autres politiques publiques.

 

Accéder aux rapports :

  • Résumé non technique : Étape « Crit’Air 3 de la ZFE-m métropolitaine : quels impacts attendus sur la qualité de l’air ? ». Airparif (2024) [lien]
  • Zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dans la métropole du Grand Paris – 3e étape - janvier 2025 – étude prospective. Airparif (2024) [lien]
  • Zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dans la métropole du Grand Paris - Évaluation de l’impact de la zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) métropolitaine étape « Crit’air 4 ». Airparif (2024) [lien]
  • 5 minutes pour comprendre : La zone à faibles émissions métropolitaine au service de la qualité de l’air. Airparif (2025) [lien]