Ne pas confondre

Trop souvent confondus dans le débat public, la pollution de l’air et le changement climatique sont deux phénomènes bien distincts :

  • La pollution de l’air est due à la présence de polluants de l’air, des gaz et des particules qui ont un impact direct et local sur la santé humaine.
  • Les gaz à effet de serre sont des gaz responsables du réchauffement climatique, mais qui n’ont pas d’impacts directs sur la santé humaine, mais global sur le réchauffement du climat.

 

Airparif facilite la prise en compte conjointe air, climat et énergie en réalisant un inventaire des émissions commune par commune, aussi bien pour les polluants de l’air que pour les principaux gaz à effet de serre et les consommations d’énergie. Cet inventaire permet de connaître leur évolution dans le temps, leur répartition géographique et les contributions des différentes sources.

  • Au niveau géographique, on observe ainsi que les rejets de gaz à effet de serre, tout comme ceux de polluants de l’air, sont concentrés au cœur de la région Île-de-France. 
  • Les émissions de gaz à effet de serre et de polluants de l’air ont en Île-de-France pour principales sources les mêmes secteurs d’activité : les transports routiers et le chauffage résidentiel et tertiaire.

Cet inventaire des émissions est un outil précieux pour identifier les sources de polluants, les actions qui auraient le plus d’efficacité pour les faire décroitre, et tester des scénarios de réduction en prenant en compte les deux problématiques.
 

Le changement climatique influe sur la pollution de l’air, et inversement : le changement climatique entraîne des feux de forêt plus nombreux et la désertification de zones entières, ce qui accroît notamment les émissions de particules fines dans l’air. 

Il accroit le nombre et l’intensité des périodes de fortes chaleurs, ce qui facilite la formation d’ozone de basse altitude, qui est un des rares gaz à être à la fois un polluant de l’air et un gaz à effet de serre.

À l’inverse, certains polluants de l’air comme les dioxydes d’azote et les composés organiques volatils en étant à l’origine de la formation d’ozone aggravent eux aussi le changement climatique. D’autres, comme les particules, ont des conséquences plus ambivalentes : certaines aggravent le changement climatique, alors que d’autres le masquent partiellement.
 

Découvrez ici le schéma entre les interactions entre le changement climatique et la pollution de l'air (nous vous conseillons une lecture sur ordinateur et non sur tablette et téléphone mobile.)

L’ozone et les particules en suspension dans l’air ont donc un impact fort sur le changement climatique, ce qui est largement documenté dans le rapport du GIEC de 2022 sur les bases physiques du changement climatique.

Découvrez ici le schéma sur la contribution de la pollution de l’air au changement climatique (nous vous conseillons une lecture sur ordinateur et non sur tablette et téléphone mobile.)

Ces interactions illustrent le besoin de politiques conjointes de lutte et contre les émissions de polluants de l’air et contre les émissions de gaz à effet de serre.

La plupart des mesures qui ont un effet positif sur la pollution de l’air l’ont aussi sur le changement climatique, et inversement : toutes les actions qui réduisent la combustion de pétrole, de gaz et de charbon, que ce soit via la sobriété, l’efficacité énergétique ou l’électrification des usages, présentent des co-bénéfices forts, ainsi que la limitation des émissions de méthane et la réduction de l’utilisation d’engrais agricoles. 

A contrario, si le chauffage au bois peut limiter des émissions de gaz à effet de serre en cycle de vie dans certaines conditions de gestion des forêts, la combustion du bois émet une grande quantité de particules fines dans l’air. Il en va de même pour l’utilisation de biocarburants et de biogaz, dont les émissions de polluants de l’air sont encore mal connues, mais potentiellement à risque. Les systèmes de dépollution en sortie d’usines ou de véhicules thermiques diminuent massivement les émissions de polluants dans l’air, mais n’ont pas d’impact sur les émissions de gaz à effet de serre - voire accroissent la consommation d’énergie.

Découvrez ici le schéma  sur les bénéfices conjoints pour la qualité de l’air et le climat (nous vous conseillons une lecture sur ordinateur et non tablette et téléphone mobile.)