[27 août 2025] Airparif présente aujourd’hui l’évaluation quantitative des actions ayant permis l’amélioration de la qualité de l’air et des émissions de dioxyde de carbone (CO₂), principal gaz à effet de serre, à Paris entre 2012 et 2022. Réalisée en partenariat avec la Ville de Paris, cette étude s’inscrit dans la perspective du renforcement de la réglementation d’ici à 2030 et des 10 ans de l’Accord de Paris sur le changement climatique. Elle prolonge la précédente évaluation menée sur la période 2002-2012.

Les évolutions du trafic routier ont fortement contribué à la baisse de l’exposition aux polluants atmosphériques…


La qualité de l'air à Paris s’est nettement améliorée grâce à des politiques publiques mises en place à différentes échelles, dont cette étude vise à quantifier l’impact, avec 3 types de mesures : 

  • Modernisation du parc automobile (normes Euro, restrictions pour les véhicules les plus anciens à Paris et dans la Métropole (ZFE-m), véhicules électriques…),
  • Diminution du trafic routier dans Paris (développement des transports en commun et des mobilités douces, restriction de circulation sur certains axes, pistes cyclables et voies de bus politiques de stationnement …),
  • Actions sur d’autres sources de pollution à Paris et en Ile-de-France, comme par exemple l’amélioration des modes de chauffage).

Entre 2012 et 2022, l’exposition des parisiens aux niveaux de pollution au dioxyde d’azote a baissé en moyenne de 40%, en majeure partie grâce aux mesures mises en place sur le trafic. La modernisation des véhicules explique plus de la moitié de cette baisse (55 %), et un quart est dû à la réduction du trafic. Les mesures prises sur d’autres sources de pollution, comme l’amélioration des modes de chauffage, ont contribué quant à elles à hauteur de 20% à cette amélioration.

Le niveau d’exposition des Parisiens aux particules fines (PM2.5) a baissé de 28% entre 2012 et 2022. Du fait de la multiplicité des sources de particules, la hiérarchie des contributions à cette baisse est différente de celle pour le NO2. La contribution à cette baisse des mesures appliquées au secteur du transport routier est là aussi majoritaire : pour 39% du fait de la modernisation du parc, et 17% du fait de la réduction du trafic. 
L’étude met également en valeur une amélioration plus importante de la qualité de l’air pour les 10% d’habitants les plus exposés à la pollution.

… et ont aussi permis une réduction importante des émissions de dioxyde de carbone du trafic routier

Les mesures mises en place ont contribué également à la lutte contre le changement climatique. Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées au trafic routier ont diminué de 35 % entre 2012 et 2022. Cette baisse est majoritairement liée à la réduction du trafic qui en explique les trois quarts, tandis que la modernisation du parc de véhicules y contribue pour un quart. L’évolution des émissions de gaz à effet de serre liées au trafic routier, directement corrélées à la consommation de carburants et au poids des véhicules, est plus faible que celle des polluants atmosphériques (NO2, particules…) dont la baisse des émissions est accrue par les améliorations technologiques.

L’amélioration de la qualité de l’air à Paris ces dernières années confirme que les politiques publiques, menées à différentes échelles, et en particulier sur le trafic, ont un impact conséquent et quantifiable sur les concentrations de polluants respirés par la population parisienne. Elle se traduit pour les habitants par une baisse de leur exposition à ces polluants, et de manière encore plus marquée pour les Parisiens les plus exposés, le long de grands axes de circulation. Cette amélioration conduit à des bénéfices sanitaires directs. L’évaluation de l’Observatoire Régional de la Santé (ORS) met ainsi en évidence à Paris une baisse de 42,9% des décès annuels attribuables à l’exposition prolongée à la pollution de l’air sur la dernière décennie (période 2010-2019) et un gain d’espérance de vie de pratiquement 10 mois. Ce recul de la mortalité va également de pair avec une baisse des maladies attribuables à la pollution de l’air ainsi qu’avec un gain économique puisque le coût de ces maladies liées aux niveaux de particules en 2024 en Ile-de-France est évalué à 2,5 milliards d’euros. 

Cette étude fournit une évaluation quantifiée pour Paris de l’impact des mesures prises, et donc des leviers d’action. Elle démontre à nouveau l’efficacité des politiques publiques mises en place. Cette tendance se poursuit en 2025 avec des valeurs limites réglementaires actuelles en passe d’être respectées pour la première fois. Néanmoins, avec près de 1 800 décès prématurés par an et compte tenu des nombreux parisiens toujours exposés à des niveaux supérieurs aux recommandations sanitaires de l’OMS et aux règlementations à respecter dès 2030 pour protéger la santé des populations, l’exposition de la population à la pollution de l’air, notamment le long du trafic, reste un enjeu sanitaire. Les efforts doivent être poursuivis pour que les bénéfices sanitaires le soient également. Avec également des co-bénéfices pour les émissions de CO2 et pour le climat à l’heure des 10 ans de l’Accord de Paris.