5 juillet 2023. Airparif lance à la rentrée de septembre une campagne de mesure inédite concernant les chaufferies fonctionnant au bois de faibles puissances et non règlementées en matière d’émissions de polluants de l’air. Cette étude, une première en France sur ce type d’installations, vise à évaluer conjointement leurs émissions de polluants de l’air et de gaz à effet de serre pendant toute la période de chauffe et en conditions réelles de fonctionnement. Elle apportera un éclairage scientifiquement fondé aux décideurs publics vis-à-vis de leurs choix énergétiques au regard du besoin intégré d’amélioration de la qualité de l’air et d’atténuation du réchauffement climatique.

En Île-de-France, l’ensemble des moyens de chauffage au bois – chauffage individuel, petites et grandes chaufferies collectives – sont responsables à eux seuls de 47% des émissions totales de particules fines (PM2.5). Ces particules fines, émises donc principalement par le chauffage au bois (puis par le trafic routier et les chantiers) sont en région francilienne a l’origine de 6 200 décès prématurés chaque année (étude ORS-Airparif). Les petites chaufferies biomasse sont majoritairement utilisées pour assurer le chauffage de certains bâtiments du secteur tertiaire : hôpitaux, EHPAD, écoles, mairies, etc. Les émissions de polluants de l’air des petites chaufferies, d’une puissance inférieure à 1 MW, est fortement incertaine : au contraire des grandes chaufferies biomasse (plus de 1 MW), elles ne font pas l'objet d'une surveillance périodique de leurs émissions. 
Dans ce contexte, Airparif mettra en place dès septembre prochain, pendant toute la période hivernale 2023/2024, une vaste étude visant à documenter en conditions réelles d’exploitation les émissions de ces petites chaufferies biomasse. Seront surveillées les émissions des principaux polluants de l’air réglementés (particules, oxydes d’azote, …) et de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane). L’étude évaluera également les émissions de particules ultrafines (moins de 100 nanomètres), non réglementées à ce jour, dont les sources d’émissions sont encore mal connues, bien que leur impact sanitaire fasse consensus dans un nombre croissant d’études. 

Il est prévu d’instrumenter 7 chaufferies sur toute l’Île-de-France, sur des périodes allant de 1 à 6 mois non-stop, pour prendre en compte les différentes phases d’exploitation et de chauffe. Une attention particulière sera portée sur l’impact de différents facteurs pouvant influencer les émissions (combustible utilisé : granulés de bois ou plaquettes forestières ; variation de puissance…). 
L’étude est financée par l’astreinte décidée par le Conseil d’État ainsi que par la Métropole du Grand Paris. Elle associe Atmo Auvergne Rhône-Alpes, l’Ineris et l’Anses.