[10 juin 2025] : Airparif lance une campagne de mesures de son étude d’intérêt général sur les particules ultrafines menée en Île-de-France depuis 2020. Cette campagne permettra d’étudier le comportement des particules ultrafines en été ainsi que leur source.
Les particules ultrafines sont des polluants émergents dont l’union européenne oblige la mesure en nombre dans la dernière directive, en cohérence avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et l’Organisation mondiale de la santé qui en recommandent le suivi. Elles estiment que ces particules, en raison de leur petite taille, peuvent pénétrer profondément dans le système respiratoire puis atteindre les organes sensibles tels que le cœur ou encore le cerveau. En effet, plus les particules sont petites et plus elles peuvent pénétrer profondément dans l’organisme. Cependant, ce polluant n’est pas réglementé à l’heure actuelle malgré sa dangerosité avérée.

Une étude pluriannuelle des particules ultrafines pour mieux comprendre ce polluant émergent
Cette large étude d’intérêt général a pour objectifs d’améliorer les connaissances sur les particules ultrafines en Île-de-France en étudiant notamment la variabilité spatio-temporelle de leur concentration (niveaux en nombre et par classes de tailles) en air ambiant ainsi que leurs sources d’émission. À long terme, l’objectif est de compléter la surveillance pérenne des particules ultrafines déjà initiée à la station de mesure en fond urbain du jardin des Halles depuis octobre 2019. Enfin, l’étude permettra d’avoir des niveaux de référence de particules ultrafines par typologie de site (à proximité ou à distance des zones urbaines émettrices et en zone rurale).
Le 10 juin, la dernière étape de cette étude est lancée. Elle clôturera les 5 campagnes de mesures qu’elle contient : deux campagnes en fond (hivernale et estivale), deux campagnes à proximité des axes routiers (hivernale et estivale) ainsi qu’une campagne à proximité immédiate de la plateforme aéroportuaire de Paris-Charles de Gaulle.

Le lancement d’une campagne estivale de mesures en situation de fond
La campagne, qui s’ouvre aujourd’hui pour trois mois avec le soutien de la Métropole du Grand Paris, a pour objectif de mesurer les particules ultrafines dans l’air ambiant en situation de fond. Dans ce cadre, trois stations de mesures du réseau de surveillance d’Airparif (deux sites de fond urbain en agglomération, dans des zones géographiques différentes et un site rural), en plus du site de référence de Paris - jardin des Halles, seront équipées d’un analyseur de comptage et de tri. Cette campagne permettra d'évaluer l’impact des sources d'émissions et de la formation de ces particules durant l’été sur des stations n’étant pas directement influencées par une source locale (trafic routier ou plateformes aéroportuaires), représentatives d'un large secteur géographique autour d'elles.
Les premières observations en situation de fond, menées en hiver, ont montré que les particules ultrafines étaient présentes partout et ont été en moyenne, pendant la campagne de mesures, deux à trois fois plus élevées dans l’agglomération parisienne que dans la zone rurale. Des particules ultrafines émises par le trafic routier ont notamment été mesurées à distance des zones de trafic routier. En hiver, l’étude de la granulométrie (taille des particules) des particules ultrafines a permis d’identifier les contributions du trafic routier et du chauffage au bois. En effet, le diamètre des particules ultrafines émises par le trafic routier est inférieur à celui de celles émises par le chauffage au bois et leurs pics ne suivent pas la même temporalité quotidienne et hebdomadaire.
Cette dernière campagne de mesure qui débute aujourd’hui viendra compléter la première campagne hivernale réalisée en 2020-2021, pour permettre une étude complète de la variabilité spatiale et temporelle des particules ultrafines en situation de fond.
Les données de cette étude pluriannuelle paraitront dans le courant de l’année 2026 et permettront d’identifier de nouveaux sites de surveillance permanents des particules ultrafines en Île-de-France, en complément de la station de référence d’ores et déjà installée à Paris dans le jardin des Halles. Elles fourniront également aux épidémiologistes des données pour poursuivre les travaux d’évaluation de l’impact sur la santé de ces polluants.