[20 juin 2025] Airparif, avec le soutien de Breathe Cities et en collaboration avec la Ville de Paris,  publie les conclusions d’une étude permettant d’identifier les sources de particules ultrafines à Paris. Les résultats confirment le trafic routier comme source majeure de particules ultrafines toute l’année, avec des niveaux deux à trois fois plus élevés à proximité des axes routiers de la capitale. Les particules ultrafines, par leur très petite taille sont particulièrement nocives pour la santé. Leur surveillance, la connaissance de leurs sources et de leur impact sur la santé sont essentiels pour permettre la mise en place de seuils réglementaires pour ce polluant.

Des niveaux de deux à trois fois plus élevés à proximité de la circulation routière


Dans Paris, le nombre de particules ultrafines a été mesuré à des niveaux deux à trois fois plus élevés le long des axes de circulation surveillés (14 200 particules/cm3 le long du boulevard Haussmann, 18 800 particules/cm3 le long du Boulevard périphérique Est en été) qu’à distance de ces axes (entre 6 400 et 7 900 particules/cm3 en été). L’analyse de leur composition chimique et de leur granulométrie, à savoir la répartition de leurs tailles, a permis de mettre en évidence l’impact majeur du trafic routier.


Les niveaux de particules ultrafines mesurés sont plus élevés en hiver qu’en été (jusqu’à 25 600 particules/cm3 en hiver contre 18 800 particules/cm3 en été). Cette différence s’explique par la contribution du chauffage au bois en hiver, autre source de particules ultrafines.

Une étude pour aller plus loin dans la lignée des recommandations

L’évaluation du risque sanitaire liés aux ultrafines, se développe avec d’ores et déjà de premières évidences de leur impact du la santé du fait de leur diamètre inférieur à 100 nm (soit la taille d’un virus) qui leur permet franchir la barrière alvéo-capillaire et de pénétrer dans l’organisme par la voie sanguine, et de ce fait, d’atteindre tous les organes et fonctions vitales. Alors que les particules fines PM10 et PM2.5 sont réglementées, les particules ultrafines – pourtant très nocives car elles pénètrent profondément dans l’organisme – échappent encore à toute norme. La directive européenne de 2024 impose leur surveillance, mais sans fixer de seuil à ne pas dépasser. 


A terme, le renforcement de la surveillance permanente des particules ultrafines, et une meilleure compréhension de leurs sources d’émissions (trafic routier et aérien, agriculture, chauffage au bois…) ont pour vocation d’alimenter l’évaluation de la population à leur exposition, élément clef pour conduire des études épidémiologiques nécessaires permettant de fixer des seuils réglementaires à ne pas dépasser, comme le recommandent l’ANSES, en France, et l’OMS au niveau international. 


« Cette étude contribue au programme d’étude régional mis en place par Airparif, avec ses partenaires et ses membres, visant à documenter ce polluant à proximité de ses sources, dans différents environnements, et à favoriser les échanges techniques avec d’autres métropoles européennes. Une campagne francilienne de mesure des particules ultrafines est prévue à l’été 2025 pour compléter la connaissance des niveaux de fond en divers points de la région. Un troisième site de mesure permanent sera ouvert en petite couronne ». Karine Léger, directrice générale d’Airparif.
 

Le rapport et sa synthèse :