3 juillet 2015. Depuis mardi 30 juin, l’Île-de-France connaît un épisode de pollution à l’ozone qui se poursuivra, a minima, jusqu’à samedi. D’autres régions françaises sont également impactées.

L’ozone est un polluant dit "secondaire" qui se forme à partir des oxydes d’azote (NOx) et des composés organiques volatils (COV), sous l’action du rayonnement solaire. C’est donc un polluant "estival" dont les concentrations sont très corrélées à l’ensoleillement et aux températures élevées.

Une situation comparable à 2003, avec des niveaux plus faibles

Ces dernières années, les étés frais ou pluvieux ont permis de limiter l’occurrence de pics de pollution à l’ozone et il faut remonter à 2003 pour retrouver une situation caniculaire comparable avec un cocktail chaleur-pollution. Toutefois, la comparaison 2003-2015 met en évidence que les concentrations observées ces derniers jours en Île-de-France sont notablement plus faibles que celles de 2003. Ces niveaux moindres peuvent s’expliquer par les baisses importantes des émissions de précurseurs d’ozone (NOx et COV) entre les deux périodes (de l’ordre respectivement -40 % et -60 % en Île-de-France). Cette évolution illustre l’efficacité de mesures pérennes sur les concentrations maximales observées.

Évolution des températures et des concentrations maximales en ozone
du 15 mai au 15 août 2003 et du 15 mai au 15 août 2015.
(seuil d’information et de recommandation=180 µg/m3, premier seuil d’alerte = 240 µg/m3,
deuxième seuil d’alerte = 300 µg/m3, troisième seuil d’alerte = 360 µg/m3)

 

Un épisode d’ozone … mais pas uniquement

Comme en 2003, l’épisode de pollution ne se limite pas à des concentrations élevées d’ozone. En proximité automobile, l’atmosphère oxydante est favorable à une transformation rapide du monoxyde (NO) en dioxyde d’azote (NO2) et les niveaux de NO2 en proximité automobile peuvent être très élevés dans Paris et sur les grands axes de l’agglomération. Localement ce phénomène augmente la surexposition aux polluants des populations vivant en proximité d’axe routier. Ainsi, le 1er juillet, Airparif a mesuré une pointe de NO2 à 327 µg/m3 dans le 14ème arrondissement de Paris ; elle correspond à la concentration maximale mesurée en Île-de-France depuis le début de l’année.