07 mai 2015. Pour la première fois, une étude de  l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) met en évidence le coût très important des impacts sanitaires de la pollution de l’air. Cette étude Economic cost of the health impact of air pollution in Europe [Le coût économique de l'impact sanitaire de la pollution de l'air en Europe] rappelle que la pollution de l'air représente le plus gros risque sanitaire posé par l'environnement et insiste sur le besoin de travail intersectoriel pour améliorer la santé des européens avec un bénéfice pour l’économie.

La pollution de l'air, une charge économique pour les pays européens  

En Europe, la pollution de l’air à l’extérieur, comme à l’intérieur des bâtiments, a provoqué 600.000 décès prématurés et maladies en 2010. Le coût économique correspondant a été évalué à environ 1420 milliards d’euros par an, soit l’équivalent de 10% du produit intérieur brut (PIB) de l'ensemble de l’Union européenne. Pour la France seule, le coût des décès imputables à la pollution de l’air s’élève à 48 milliards d’euros par an, soit 2,3% du PIB national.

Cette étude concerne 53 pays et a été publiée le 28 avril 2015. Pour le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe "Il est rentable d'atténuer les effets de la pollution de l'air sur la santé. Les bases factuelles dont nous disposons donnent aux décideurs de l'ensemble des pouvoirs publics une raison impérieuse d'agir. Si différents secteurs s'unissent dans cette lutte, nous sauverons plus de vies, mais nous obtiendrons aussi des résultats qui vaudront des sommes d'argent exorbitantes".  Selon elle,  "le travail intersectoriel est l'épine dorsale du processus Environnement et santé".

Le plus gros risque sanitaire posé par l'environnement 

Fin 2013, l’OMS avait classé la pollution de l’air extérieur comme cancérigène. Selon cette nouvelle étude, 90 % des citoyens européens sont exposés lorsqu’ils sont en plein air à des niveaux annuels de particules fines supérieurs aux recommandations de l'OMS sur la qualité de l'air.

Un autre rapport, publié conjointement par l'OMS et la CEE-ONU, indique qu'un Européen sur quatre tombe encore malade ou décède prématurément à cause de la pollution de l'environnement ( Improving environment and health in Europe: how far have we gotten? [Environnement et santé en Europe : où en sommes-nous ?]).

L’Île-de-France également concernée

La commission européenne a engagé une procédure de contentieux à l’encontre de la France pour non-respect des valeurs limites pour les particules et insuffisance des plans d’actions. Ce contentieux a franchi une étape supplémentaire, le 29 avril 2015, avec la notification d’un avis motivé. Dix zones sont concernées en France, dont Paris. Cet avis précise que  "la Commission considère que la France n’a pas adopté les mesures qui auraient dû être appliquées depuis 2005 pour protéger la santé de ses citoyens, et elle lui demande de prendre des mesures ambitieuses, rapides et efficaces afin que la période de non-conformité soit la plus courte possible."

 

Pour en savoir plus   :

Communiqué complet de l’OMS 
Avis motivé de la Commission Européenne